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Des trains et des médecins!

Le Printemps auscitain poursuit sa mobilisation pour enrayer la spirale de désertification dans laquelle la ville d’Auch et son territoire aggloméré semblent bel et bien engagés si l’on en juge par l’accumulation des menaces qui pèsent sur le renouvellement des prochains départs en retraite de médecins, sur la pérennité de la ligne de train Auch-Toulouse ou, pour ne citer que ces trois sujets, sur les finances des collectivités. Ces trois sujets sont en tout cas étroitement liés. Mises sous pression par un Etat qui est la première cause de l’assèchement de leurs finances, les collectivités locales sont constamment pointées du doigt pour leur nature soi-disant dépensière alors même que l’on baisse leurs dotations, qu’on leur transfère des compétences insuffisamment compensées, qu’on réduit leur autonomie fiscale.

Annoncée depuis des années, la pénurie des médecins dans les département ruraux devient une réalité dont chacun a pu avoir l’occasion, à Auch, de faire la pénible expérience. Face à ce qu’il faut bien considérer comme une défaillance des politiques de santé publique menées depuis des années, les collectivités se retrouvent contraintes d’imaginer des solutions à la fois coûteuses et moyennement efficaces, tout en devant se lancer dans une course à l’attractivité qui fait de chaque ville voisine, de chaque département limitrophe, un concurrent direct. La logique de marché est de nouveau à l’œuvre pour pallier l’absence de toute régulation de la répartition des médecins sur le territoire.

Dans ce contexte, la menace qui continue de planer sur la ligne de train Auch-Toulouse vient plomber encore cette « attractivité » que nos villes et départements sont sommés de développer en permanence. Une injonction qui a des effets pervers comme celui de placer de fait les territoires en situation de concurrence et à les transformer en « marché de l’installation » dans lequel, par voie de conséquence, les jeunes médecins en quête d’installation sont encouragés à faire monter les enchères des aides et facilités accordées par les villes et départements qui voient le désert avancer.

Contre le désert médical et ferroviaire qui avance, le Printemps auscitain intensifie sa mobilisation pour obtenir un haut degré d’attention de la part des décideurs régionaux et nationaux en charge du transport et de la santé!

Les Auscitaines et les Auscitains ne doivent pas se contenter de déclarations d’intention ni de promesses mais doivent exiger des garanties de la Région Occitanie et de l’Etat quant à leur engagement concret pour le développement de cette ligne absolument indispensable à toute politique locale de réduction des émissions de gaz à effet de serres, mais également de réduction des inégalités face au transport. Les dernières déclaration de la Région affirmant qu’elle ne laisserait jamais fermer cette ligne de train sont certes rassurantes, mais le contexte, lui, continue d’inquiéter. Comme la Région l’a admis dans un courrier que sa présidente a adressé le 28 avril dernier au préfet du Gers, c’est bien à sa demande, et pour des raisons financières, que des travaux qui devaient être réalisés sur la ligne par SNCF Réseau ont été retardés.

Dans un courrier qu’elle a adressé le 28 avril dernier au préfet du Gers, Carole Delga confirme que c’est bien la Région qui a demandé à SNCF Réseau d’attendre pour la mise en oeuvre de travaux sur la voie.

Le développement et l’adaptation des infrastructures de transport sont le fait de choix politiques qui engagent sur le long terme. Les 75 km qui séparent Auch de Toulouse méritent très certainement autant de millions d’investissement qu’il en était prévus pour les 62 km qui séparent Castres de Toulouse. Face aux enjeux climatiques et environnementaux, les Auscitaines et les Auscitains ne sauraient se contenter sur le long terme d’une voie de chemin de fer qui ne permet pas d’augmenter significativement la cadence des allers-retours entre Auch et Toulouse, ni d’envisager de faire baisser significativement le coût du billet pour les passagers encore bien trop dissuasif à ce jour.

La réouverture du tronçon Auch-Agen doit également être envisagée sérieusement pour les mêmes raisons qu’évoquées plus haut. La capitale de la Gascogne ne saurait être le terminus en cul-de-sac d’une hypothétique ligne de RER qui fera sans doute le bonheur des habitants de la première couronne toulousaine, mais dont on doute aujourd’hui qu’elle soit réellement pensée pour densifier efficacement et durablement le réseau ferroviaire de l’arrière-pays…

Alors que la baisse du nombre de médecins s’accélère de manière inquiétante, que les urgences de l’hôpital d’Auch sont obligées de fermer partiellement par manque d’urgentistes, il n’est pas pensable que le dossier de la ligne ferroviaire Auch-Toulouse ne soit pas mis en haut de la pile des priorités régionales et nationales. Comme le dit notre affiche: quitte à devoir aller se faire soigner à Toulouse, autant pouvoir y aller en train!

Le dynamisme d’une collectivité ne se mesure pas qu’à sa capacité à développer son attractivité, mais aussi et surtout à sa capacité à porter la voix de ses habitants pour pousser celles et ceux qui en ont la charge et les moyens, à répondre aux besoins et à résoudre les problèmes qui ne sont pas à sa portée. Se faisant le relais et le porte-voix des très nombreux citoyens rencontrés au porte-à-porte, sur les marchés, ou lors des réunions qu’il a organisées, Le Printemps auscitain se charge de porter le message. A Auch, nous voulons des trains et des médecins!

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Démographie médicale : organisons des Assises de la santé et de l’offre de soin!

Image de senivpetro sur Freepik

La situation de l’offre de soin dans le Gers et en particulier à Auch continue de se dégrader. Les chiffres de la désertification médicale ont désormais dépassé un seuil critique. 

Dans un courrier qu’elle vient d’adresser au maire, aux élus et à l’Agence régionale de santé, l’Association des médecins du secteur d’Auch (Amsa) dresse ce constat alarmant. Entre 2010 et 2025, le nombre de médecins généralistes installés à Auch est passé de 28 à 13. Quatre d’entre eux prévoient de prendre prochainement leur retraite sans avoir trouvé de remplaçants. Il pourrait donc rester moins de dix généralistes à Auch, ce qui pourrait priver dans le même temps plus de 6 000 personnes de médecin traitant d’ici la fin de l’année.

Le nombre de spécialistes libéraux n’a également pas cessé de décroitre (cardiologues, dermatologues, urologues, ophtalmologistes, pneumologues, endocrinologues, psychiatres) et certaines spécialités ne sont même plus représentées (pédiatres, gynécologues, gastro-entérologues). Nous devons nous préparer à une accélération de l’effondrement du nombre de médecins généralistes.

Ces chiffres très alarmants sont confirmés par les statistiques du conseil national de l’ordre des médecins qui suit de très près les évolutions de la démographie médicale. Au 1er janvier 2024, on comptait 21 748 médecins en Occitanie. Ce chiffre représente 9,2% du nombre total de médecins en France. Dans le Gers, on en comptait 450, ce qui représente 2,1% du nombre de médecins en Occitanie. Avec l’Ariège et la Lozère, le département du Gers a l’une des plus faibles densités médicales de la région.

Le département compte la plus faible densité de spécialistes médicaux de la région Occitanie. On y observe par ailleurs une baisse de plus de 11% du nombre de médecins alors même que la population a augmenté de 0,6%. L’âge moyen des médecins en activité est passé de 52,2 ans en 2010 à 54,8 ans en 2024 (en comparaison l’âge moyen des médecins en Haute-Garonne est de 49,1 ans en 2024, en léger rajeunissement par rapport aux 49,9 ans de 2010). Plus de 41% des médecins gersois sont aujourd’hui âgés de plus de 60 ans (source: Atlas de la démographie médicale).

Dans ce contexte, l’hôpital d’Auch mérite toutes les attentions. En octobre 2024, le rapport de la Chambre régionale des Comptes soulignait la situation précaire de l’établissement alors même que celui-ci s’oriente vers « un plan ambitieux de rénovation-extension de 165 millions d’euros ».

Situation financière, endettement structurel, absence de contrôle de gestion, ont fait douter fortement des annonces de nos décideurs qui, après avoir promis en 2023 la construction d’un nouvel hôpital, ont revu leurs engagements à la baisse avec un hôpital rénové et agrandi de 20 000 m2 mis en service en 2029.

Suite à la publication de ce rapport inquiétant, le Printemps auscitain a lancé une pétition destinée à alerter la population et à demander à l’État et à la Région de réaffirmer fermement leurs engagements. Cette pétition, à ce jour, a recueilli près de mille signatures.

Comment faire en sorte de maintenir un niveau de permanence des soins satisfaisants ? Que devons-nous exiger de l’État qui est en grande partie responsable de la situation ? Qu’ils soient professionnels de santé, patients ou familles de patients, les Auscitaines et les Auscitains doivent s’organiser pour faire pression au plus haut niveau.

Nous, citoyennes et citoyens d’Auch membres du Printemps auscitain demandons que le projet de centre public de santé annoncé par la ville d’Auch soit mis en chantier dans les meilleurs délais et que soient organisées en urgence de véritables Assises de la santé locale réunissant l’ensemble des professions médicales, des représentants des collectivités et des associations citoyennes, afin que la situation puisse être exposée et débattue publiquement. 

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Signez ici la pétition pour l’hôpital d’Auch